jeudi 7 février 2013

ANG DUONG - LA GUERRE POUR CHASSER LES TROUPES ANNAMITES DU CAMBODGE

Par THIOUNN Mumm



T A B L E

6. Thèse de Khy Phanra - La Communauté Vietnamienne au Cambodge à l’Epoque du Protectorat Français (1863–1953)
8. La frontière entre le Cambodge et le Viêtnam du XVIIe siècle à l’instauration du protectorat français présentée à travers les chroniques royales khmères - Mak Phoeun

 
INTRODUCTION
Dans un pays, une loi n’est appliquée que s’il y a une force pour le faire. Il en est de même sur le plan international. Un traité n’est appliqué que si l’Etat bénéficiaire a la force nécessaire pour le faire appliquer. Citons le cas du traité de « paix » entre Hanoi et Washington du 27 janvier 1973. Le 2 mars Conférence internationale avec la présence du Secrétaire général de l’Onu « prend acte » de ces Accords. Le 29 mars départ (définitif) des derniers militaires de l’armée américaine. Washington est obligé, sous la pression populaire de retirer ses troupes, conformément aux Accords. Hanoi va en profiter pour lancer ses offensives le 7 janvier 1975, une semaine après avoir constaté que les Etats-Unis sont restés passifs après l’offensive des Khmers Rouges, lancée depuis le 1er janvier 1975. Les Khmers Rouges sont arrivés à Phnom Penh le 17 avril 1975, Hanoi arrivera à Saigon le 30 avril 1975.
Le Siam n’a dû son indépendance qu’au fait que les Anglais ont besoin des forces Françaises pour attaquer la Chine en particulier pour prendre Pékin en 1900, avec en particulier la destruction et le pillage de l’inestimable Palais d’été. Des objets de valeur du pillage du Palais d’été sont, de nos jours, vendus aux enchères en Occident. Les Anglais et les Français, par l’accord du 15 janvier 1896 s’accordent pour délimiter les sphères d’influence au Siam. Les Britanniques abandonnent l’exigence d’un glacis entre les colonies françaises et la Birmanie. La France s’engage à garantir l’indépendance du Siam. Les provinces de Battambang et d’Angkor seront cambodgiennes.
La cour de Hué était vassal de la Chine au moment de l’arrivée des Français à Saigon. Pour conquérir le Tonkin, les forces françaises se battaient contre l’armée chinoise. Finalement la France est obligée de mener une guerre contre la Chine, pour l’obliger à renoncer à sa suzeraineté sur l’Annam et le Tonkin.
· 11 mai et 9 juin 1884 : Signature des traités de Tianjin. La Chine reconnaît le traité de Hué (1883), établissant le protectorat français sur l’Annam.
· 23 juin 1884 : les Français sont battus par les Chinois qui n’appliquent pas le traité de Tianjin.
· 12 juillet 1884 : La France envoie un ultimatum à la Chine et exige le paiement des indemnités de guerre.
· 5 août 1884 : La marine française bombarde le port de Fuzhou et établit un blocus de Taiwan.
· 9 juin 1885 : Les troupes chinoises sont battues par les forces françaises qui occupent le port de Ningpo et les îles Pescadores. Par le second traité de Tianjin, la Chine renonce à sa souveraineté sur le Tonkin et l’Annam.
Le meilleur livre pou connaître les relations entre la France et la cour de Huê est « Histoire de l’Indochine, la Perle de l’Empire, 1624 –1984 » par Philippe Héduy, éd. Albin Michel, Paris 1998.
En 1802 le roi d’Annam Gia Long a dû demander l’investiture de la Chine. Nous venons de voir que c’est par la force que la France a obligé la Chine à renoncer sa souveraineté sur l’Annam et le Tonkin.
Ang Duong a obligé la cour de Bangkok et la cour de Huê à satisfaire d’abord à ses conditions. Ce n’est donc pas un signe de faiblesse. Il a su exploiter la victoire sur les forces annamites pour ne pas appliquer le traité signé avec la cour de Bangkok et celui du Hué.
Pour comprendre l’importance des victoires des forces cambodgiennes sur celles de la cour de Hué, il est nécessaire d’abord d’évaluer les forces de Hué face aux forces de Bangkok.

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